• Les objets

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    Le sifflet du bosco

    Depuis longtemps, dans la marine, le sifflet est utilisé :
    - Comme moyen de transmission principal en mer.
    - Comme instrument de sécurité. On le trouve sur les grands navires qui possèdent ce moyen pour signaler leur approche. On le trouve également sur les embarcations de taille plus modeste sous la forme d'une corne de brume. Enfin, on le trouve sur les gilets de sauvetage et les gilets de plongée sous-marine.
    - Comme instrument de manœuvre. 

    Le sifflet du bosco

    Le plus connu est le sifflet de manœuvre  ou "Bosco": Il se compose d'un tube cylindrique métallique (le canon) dont le siffleur porte à la bouche le bout supérieur, l'autre bout étant terminé par une boule percée d'un trou (la bouée), que le siffleur tient toujours en main pour moduler les sons et les faire varier. 
    La quille sert à garantir la tenue du sifflet dans la main et la chaîne (de montre gousset munie d'une petite patte de cuir, qui permet d'attacher le sifflet au bouton de la poche poitrine de la vareuse) sert à porter le sifflet autour du cou afin de l'avoir toujours à portée de main.

    Le sifflet du bosco

    Utilisation du sifflet de BOSCO:
    Le sifflet de BOSCO se tient entre le pouce et l'index. Le pouce est sur l'anneau de fixation de la chaîne. La bouée se place dans la paume de la main, les autres doigts recouvrant le tout sans fermer hermétiquement de manière à ne pas boucher le trou de la bouée et à laisser sortir le son. On souffle dans le canon plus ou moins fort, tout en ouvrant les doigts de manière à obtenir le son désiré.
    Ces deux positions sont celles qui sont appelées "Haut" et "Bas" dans les ordres donnés ci-après et qui correspondent aux notes « haute » et « basse ».
    Il existe des "notes" et des "sons".

    Le sifflet du bosco

    Référence: Jean-Philippe Chalaye, 12 mars 2004

     

    Extraits

    ... Emilio garde son regard fixé sur l’horizon face à lui. Il est à demi assis sur un tabouret, un pied sur le plancher et l’autre appuyé sur un barreau fixé à mi-hauteur du siège. La roue du gouvernail est coincée par la jambe fléchie. Sa main droite est posée sur la commande des gaz. Sa main gauche joue négligemment avec un sifflet de bosco.

    Corine sursaute légèrement à sa vue car elle connait bien cet objet, du moins un sifflet similaire que son père portait sur lui comme un talisman.

    •  Vous avez raison, ma p’tite dame. Nous ne sommes pas ici par hasard. J’imagine que vous reconnaissez ce que je tiens dans ma main ?

     Emilio tend sa main gauche vers elle et lui montre l’objet.

    •  Vous connaissez cet objet ?
    • C’est … c’est un sifflet de bosco, je crois me souvenir.
    • Oui, c’est tout à fait exact. Savez-vous à quoi il sert ?
    • Oui mon papa en avait un identique. Il le faisait siffler parfois à la maison et avait essayé de mettre en place un code auquel nous devions répondre Jacky et moi.
    • Cela ne m’étonne pas d’Ernest. Quel bonhomme. Et ça marchait ?
    • Non, pas du tout. Nous avions mis au point un contre code. Nous faisions toujours l’exact contraire. Après quelques vains essais, papa avait abandonné mais le gardait toujours sur lui.
    • Je vois. En effet, Ernest ne se séparait jamais de ce sifflet….
    • … Pardon ! Vous pouvez répéter ?
    • Vous avez bien entendu : ce sifflet. C’est celui d’Ernest.
    • Mais comment est-il en votre possession ?

     Corine troublée, réfléchit.

    •  Vous l’avez peut-être trouvé quand ….. vous avez retrouvé papa ! ...

     

    ... 

    • Un sifflet de bosco servait comme vous l’avez très bien décrit, à donner des ordres. C’était au temps de la marine à voile. Le maître d’équipage, c'est-à-dire l’officier chargé du gréement et des voiles, devait pouvoir donner des ordres même par tempête. Ce sifflet avait été remis à votre père à la fin de ses études d’officier marinier. Il ne peut être transmis que directement d’officier à officier, ou, après la mort. Quand votre père aura rejoint la mer, vous en serez dépositaire car vous avez les qualités d’un marin. Votre père m’avait chargé de cette mission. Il m’a remis son « sifflet d’honneur », samedi après-midi.
    • Le jour de sa m……
    • Oui, exactement. Il est venu me voir chez moi. Il paraissait tourmenté et fatigué. Je n’ai pas pu en savoir davantage. Il m'a confié le sifflet, m’a fait les recommandations que je viens de vous énoncer et il est parti en disant que vous comprendriez le moment venu.
    • Je ne comprends rien, en tout cas. Et je ne comprends pas pourquoi il fallait absolument venir ici, à 6 h du matin pour me le dire.
    • Regardez, le soleil se lève. Ce n’est pas le spectacle le plus beau qui soit donné de voir dans ce monde ?

     Corine regarde le disque solaire s’élevant lentement sur l’horizon. Oui, c’est vrai que le spectacle est beau. Avec le coucher du soleil, ce sont les seuls moments où l’on peut regarder le soleil en face sans risquer de se brûler les yeux. C’est aussi les seuls instants où le Dieu solaire s’attarde et l’on peut ainsi suivre sa course. C’est toujours un bref instant, un moment de faiblesse ou d’hésitation. On dirait que le soleil hésite à se lancer dans une nouvelle course. Ou bien il prend son élan tout simplement : le matin pour être au mieux de sa forme afin d’ensemencer de vie notre terre, et, le soir, avant d’affronter, tel un petit garçon, les affres sombres et glacées de la nuit spatiale...


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